Compléments des verbes de perception et réalité(s) originelle(s)
Résumé
Les verbes de perception anglais présentent un éventail extrêmement varié de compléments, pour ne pas dire l’éventail le plus varié de la langue anglaise. Une analyse linguistique très fine est nécessaire pour tenter d’expliquer les nuances sémantiques que peut apporter chacun des compléments, et il faut parfois remonter plus avant dans les opérations cognitives afin de démonter le mécanisme du langage. Pour ce faire, il est souvent nécessaire, voire indispensable, de remonter jusqu’à l’origine, c’est-à-dire de s’intéresser au monde extralinguistique et à l’expérience perceptuelle, si l’on veut comprendre et justifier l’utilisation d’une forme ou d’un complément plutôt qu’un autre.
Une analyse syntaxique se révèle être insuffisante pour justifier l’apparition d’un type de complément au détriment d’un autre, même dans le cas d’un syntagme nominal objet qui est le cas le plus simple en apparence. Notre hypothèse est que, étant donné la souplesse du fonctionnement des verbes de perception, il existe une inter-complémentation tant syntaxique que sémantique entre le verbe de perception et son complément pour refléter la réalité. Il faut alors parfois se tourner vers l’extralinguistique pour comprendre et expliciter certains énoncés. En effet, il convient de prendre en considération les phénomènes qui se cachent derrière l’appellation de “perception”. C’est à ce niveau qu’interviennent les analyses de la Gestalt et de Merleau-Ponty, pour ne citer que celles-ci : on s’aperçoit alors que les plans psychologique, philosophique et linguistique sont bien plus liés qu’il n’y paraît au premier abord.
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