La France des jeunes Anglais dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle : un territoire en mutation - Université de Pau et des Pays de l'Adour Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2012

La France des jeunes Anglais dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle : un territoire en mutation

Résumé

L’Angleterre de la seconde moitié du dix-neuvième siècle peut sembler enfermée dans son « splendide isolement » et seulement attentive aux chantres de son Empire ou aux thuriféraires de cette « race anglo-saxonne » qui scelle un lien avec les États-Unis. Pourtant, des romanciers comme Mrs Molesworth, Frances Hodgson Burnett, George Alfred Henty, la baronne Orczy, Rudyard Kipling, Flora Louisa Shaw, Edith Nesbit et Sarah Tytler élargissent l’horizon de leurs jeunes compatriotes en leur présentant la France comme un pays géographiquement proche mais exotique, voire irréductiblement autre. La France des romans pour la jeunesse dessine un territoire pittoresque qui suscite l’amusement, sans se réduire à la somme dérisoire d’une gastronomie érigée en obsession nationale et d’un art de vivre futile. Elle est aussi la « Grande Nation », un pays menaçant par ses ambitions économiques, coloniales et militaires, l’espace d’une rivalité séculaire avec l’Angleterre. Elle inquiète, et elle fascine, comme en témoigne l’abondante littérature inspirée par les heures noires de son histoire (guerres de religion, Révolution française). Les romans historiques anglais qui racontent aux jeunes lecteurs le passé de la France vantent, par opposition, l’identité britannique. Mais, à l’issue de siècles de conquêtes et de guerres, les romans écrits pour la génération qui représente l’avenir proposent aussi un mode de relation inédit avec la France, si proche et si lointaine. Ils enregistrent ainsi la mutation induite par la guerre de Crimée où, pour la première fois, les deux pays ont été des alliés militaires. En tissant des liens amicaux et conjugaux entre Français et Anglais, les romanciers suggèrent que l’altérité française n’est pas seulement une menace d’affrontement, qu’elle est aussi un gage de complémentarité.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02501680 , version 1 (07-03-2020)

Identifiants

Citer

Isabelle Guillaume. La France des jeunes Anglais dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle : un territoire en mutation. Laura Fournier-Finocchiaro et Tanja-Isabel Habicht. Gallomanie et gallophobie. Le mythe français en Europe au dix-neuvième siècle, Presses universitaires de Rennes, pp.245-258, 2012, ⟨10.4000/books.pur.116694⟩. ⟨hal-02501680⟩
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