Victorine Monniot, auteur à succès du Journal de Marguerite
Résumé
Avec le Journal de Marguerite (1858), journal intime fictif destiné aux jeunes lecteurs, Victorine Monniot a renouvelé le roman du quotidien. Elle a renforcé le réalisme de ce genre dont les origines remontent, en France, à Arnaud Berquin, et décuplé sa capacité à susciter l’identification du lecteur : dans Chérie (1884), Edmond de Goncourt évoquera la puissance émotionnelle du texte. Cette forme, alors originale, a séduit le public. L’ampleur du succès éditorial de ce best-seller reste difficile à quantifier. La consultation du « Registre des déclarations d’imprimer à Paris de 1858 à 1881 » aux Archives nationales, de différents répertoires et catalogues bibliographiques invitent à nuancer et à minorer les chiffres de 201 éditions et de 500 000 exemplaires vendus avancés par les éditeurs du roman et, même, par des commentateurs récents. Si le chiffre exact des tirages du Journal de Marguerite demeure inconnu, d’autres données attestent l’influence du roman sur son temps. Après 1860, de nombreux romanciers pour la jeunesse s’emparent de la forme du journal intime fictif et ils lui donnent de nouveaux prolongements stylistiques et idéologiques. Certains mettent ainsi en forme une interprétation de la guerre de 1870 et de la Commune.