Pour une analyse doublement critique de l’illustration de première de couverture
Résumé
Même si le choix de l’édition support pour l’étude d’une œuvre privilégie d’autres facteurs, la première de couverture et l’illustration qui en assure l’attrait jouent un rôle dans l’accueil du texte par les élèves, influencés par ce qui reste comme (un des) premier(s) contact(s) avec l’œuvre. La maison d’édition mise sur cette image pour séduire les acheteurs et, pour l’enseignant, ses indications sont autant de marchepieds qui préparent l’entrée dans le texte : le statut utilitaire de cette illustration déborde sa dimension ornementale. Ces illustrations conditionnent néanmoins la lecture de l’élève : les choix manifestés, par le dessin, dans la photographie, privilégient un fil de l’intrigue, en négligent d’autres. Leur caractère symbolique ou résomptif coupe dans l’épaisseur du texte. Aussi, tout choix d’une édition attend une confrontation de la perception donnée de l’œuvre par l’illustration avec le texte. Sur le plan pédagogique, cette comparaison peut correspondre à l’évaluation de la compréhension du texte. Cette confrontation appelle à augmenter le savoir gagné durant l’étude de l’œuvre par un questionnement de l’image, propre à déjouer sa banalisation par la couverture. Autour d’une même œuvre, la comparaison de plusieurs de ces illustrations avec celle de l’édition retenue en cours et avec l’intrigue accuse encore plus les partis pris de chacune. Ces rapprochements font percevoir les caractéristiques de la représentation comme les indices iconiques d’un autre code : celui de la communication pédagogique et culturelle, soumise à des problématiques mercantiles et sociologiques. L’élève gagnerait ensuite à appliquer cette compétence critique à toute publicité.