L. Vaillat, Histoire de la danse, Ars et historia, p.60, 1942.

O. Bie, D. Tanz-als, . Kunstwerk, . Berlin, . Bard et al., , p.205, 1907.

É. Schwartz, Ne rien inventer en art. Paradoxes autour de la danse d'Isadora Duncan, op. cit, p.222

A. Levinson, L. Danse, P. , D. Et-van, and . Buggenhoudt, , p.63, 1929.

. Sur-«-l'imagerie-coloniale-»-dans-le-discours-critique-relatif-À-la-revue-nègre, «. Olivier-roueff, and . Politiques-d'une, Jules Verne et Tarzan of the apes, la saga inventée par Edgar Rice Burroughs en 1912. Nora la guenon devenue femme narre en effet comment le Dr Abraham Goldry, « anthropologiste distingué 31 » spécialiste de l'étude des « origines simiesques de l'humanité 32 », s'accouple à une femelle orangoutang, laquelle met au monde une guenon dont le savant redoute d'être le père. Sur fond de délire scientifique, différents amis de Goldry entreprennent de faire de la guenon une femme véritable, en lui greffant « les ovaires d'une ex-princesse russe 33 », en lui raccourcissant les bras et en lui allongeant les jambes, La Revue Nègre, vol.30, p.65, 1925.

J. C'est-donc-À-ce-monstre--au-sens-Étymologique-du-terme--que, On comprend pourquoi, dès sa première apparition en scène, le personnage est clairement déshumanisé : Cela danse, bondit, roule, cabriole, avec une vertigineuse rapidité, suivi dans ses évolutions par un jazz hallucinant. Puis, tout d'un coup, cette Bête -rose, jaune, brune, bleue, oui, bleue -s

, Ce qui permet au narrateur de convoquer la plupart des stéréotypes racistes de l'époque, et d'insister par exemple sur la nymphomanie de la vedette. Le chapitre XX, intitulé « Partouze de femmes

E. Dansa-une-danse-sauvage and . Lubrique, Puis, hurlante, redevenue simiesque, elle courut, à quatre pattes, à travers la cohue des enlacements, se frôlant aux nudités, fourrageant les toisons, les sexes, criant des sons inconnus, la langue des grands singes, ses frères, les colosses anthropoïdes de Bornéo 36 ! On retrouve certes dans ce passage la traditionnelle association entre danse et sexualité débridée, dénoncée par l'Église dès le haut Moyen Âge (la dimension païenne du « culte » rendu à Nora est nettement suggérée dans la citation précédente). Mais l'ensemble de la description vise à susciter le dégoût plus que l'excitation. Une inquiétante régression caractérise les participants à l'orgie, tous ravalés au rang de bêtes. Sans doute la Carmen de Mérimée était-elle pareillement assimilée à un singe (« [?] et elle dansait, et elle déchirait ses falbalas : jamais singe ne fit plus de gambades, de grimaces, de diableries 37 . »), p.50

G. Paris and . Folio, satanisme du personnage. Dans le cas de Nora, toute transcendance a disparu. Le corps dansant n'est plus que machine hystérique : Nora n'était, certes, pas une beauté ; elle était mieux, car elle symbolisait à merveille une sorte de volupté animale, ancestrale et vicieuse. On sentait que ce corps, si souple et en même temps si musclé, Prosper Mérimée, Carmen [1845] et treize autres nouvelles, p.153, 1965.

, Clivée et contradictoire dans le ballet romantique, démultipliée et vaporisée dans les divertissements fin-de-siècle, animalisée au temps de la Revue nègre, la femme qui danse est, contrairement à une idée reçue, rarement présentée comme une figure uniformément érotisée ou désirable. Aussi inquiétante qu'attirante, tiraillée entre pureté angélique et grimace grotesque, entre ascétisme sportif et dépravation radicale, elle véhicule nombre de topoï contradictoires, et peut alternativement servir de totem féministe ou figurer l'irréductible aliénation de la femme moderne. Elle est un monstre, à tous les sens du terme, une chimère sans cesse guettée par l'inhumanité

L. Hélène,

, Nora la guenon devenue femme, p.24

B. Jarrasse, Les deux corps de la danse, p.413