Adolfo Bioy Casares, Silvina Ocampo y Jorge Luis Borges Una colaboración inédita y anecdótica
Résumé
In 1939, Adolfo Bioy Casares, Silvina Ocampo and Jorge Luis Borges, indivisible friends since they first met some years earlier, plan together the plot of a short story. This manuscript came to us through an incomplete editing after years of neglectfulness. Unique experience of collaborative writing of the famous “infernal trio” (except their later and successful common work as anthologists), this plural and unfinished short story has been mentioned and reproduced for the first time by Adolfo Bioy Casares in “Lettres et amitié” (“Letras y Amistad”), an autobiographical article, published in French, in 1964, in the special issue Jorge Luis Borges of the Cahier de l’Herne journal. According to Bioy, this original three pages piece, entitled “En littérature, il faut éviter” (“En literature, hay que evitar”), had to relate to the investigation of an unpublished work by an unknown, dead writer. Despite its exceptional peculiarity, this has been completely ignored by criticism, and probably because of the will of its three disdainful authors. This piece was born at the time of the creation of some of the most original and famous characters of the Argentinean and worldwide literary history, such as Honorio Bustos Domecq and Pierre Ménard. It questions the absence or the marginalization of collaborative writing within literature and allows a better consideration as well as a transcendence of this kind of writing within the modern literature of the XXth century.
En 1939, Adolfo Bioy Casares, Silvina Ocampo et Jorge Luis Borges, amis inséparables depuis le jour de leur rencontre advenue quelques années plus tôt, imaginent ensemble la trame d’une nouvelle qu’ils ne rédigent que partiellement et dont le manuscrit sombre définitivement dans l’oubli. Unique expérience d’écriture en collaboration du fameux « trio infernal » (en dehors de leurs postérieures et célèbres anthologies communes), cette nouvelle plurielle inachevée est mentionnée et reproduite pour la première fois par Adolfo Bioy Casares dans « Lettres et amitiés » (« Letras y amistad »), un article autobiographique que l’auteur publie en français dans le numéro spécial Jorge Luis Borges de la revue Cahiers de L’Herne consacré à Jorge Luis Borges en 1964. Intitulé « En littérature, il faut éviter » (« En literatura, hay que evitar »), cet insolite fragment de près de trois pages – qui, d’après Bioy, devait raconter la quête de l’œuvre inédite d’un écrivain inconnu et défunt – sera, malgré son caractère exceptionnel, totalement ignoré par la critique, avec l’aide bienveillante de ses auteurs dédaigneux. Coïncidant avec la naissance de certains des personnages les plus originaux et illustres de la littérature argentine et mondiale – comme Honorio Bustos Domecq, la créature née de la longue collaboration littéraire de Bioy et de Borges, ou encore Pierre Ménard – ce texte interroge l’absence ou la relégation de l’écriture en collaboration dans le champ littéraire, et permet de reconsidérer l’importance réelle de cette dernière dans la modernité littéraire du XXe siècle.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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