Réalité d’une perception envisagée et expression d’un possible : les propositions en IF à la suite des verbes de perception visuelle
Abstract
This paper aims at analysing sentences in which a visual perception verb licenses an IF-interrogative clausal complement. The purpose is to identify how these utterances function syntactically, semantically and pragmatically, and to determine why a verb that originally denotes the grasping of reality can govern a clause expressing a possible, virtual state of fact, which is logically imperceptible.
It appears that non agentive perception verbs are far more frequent than agentive ones, which have a more complex functioning in this type of sentence. This study demonstrates that all the utterances convey, however, the meaning of perceptual inference and present instances of syntactic and/or semantic reductions.
Cet article a pour objet l’étude des énoncés où un verbe de perception visuelle a pour complément une subordonnée interrogative en IF. Il s’agit de mettre au jour le fonctionnement syntaxique, sémantique et pragmatique de ces énoncés, et d’identifier les raisons pour lesquelles un verbe qui dénote, à l’origine, l’appréhension d’une réalité peut être suivi d’une proposition qui exprime un état de fait possible, virtuel – et donc, non perceptible en tant que tel.
Il apparaît que dans ce type d’énoncés, les verbes de perception non agentive sont bien plus fréquents que leurs pendants agentifs, au fonctionnement plus complexe. Les énoncés véhiculent tous cependant un sens d’inférence perceptuelle et présentent des phénomènes de “compression” syntaxique et/ou sémantique.