“A Letter for Me?”. Letters and Destiny in “Destiny and a Blue Cloak” and “An Indiscretion in the Life of an Heiress”
Résumé
« Destiny and a Blue Cloak », nouvelle publiée en 1874 dans The New York Times, et « An Indiscretion in the Life of an Heiress », novella écrite en 1878 pour The New Quarterly Magazine, relatent le triste destin de deux jeunes femmes, prisonnières de la loi patriarcale et jouets de la Providence. La mort réelle de la protagoniste de « An Indiscretion » fait écho à la mort sociale et symbolique de la protagoniste de « Destiny and a Blue Cloak ». Étudier, dans ces deux textes, le thème de la lettre, c’est faire jouer entre eux les multiples sens qu’il y revêt mais aussi prendre en compte les relations entre corps et lettre. En effet, les lettres comme missives jouent un rôle fondamental dans l’intrigue. Introduisant un jeu entre absence et présence, la correspondance, moyen de combler l’attente et la distance, substitue le texte au corps. À ces lettres envoyées en secret, défi lancé à la loi patriarcale, viennent s’ajouter le pacte et la promesse, le mot qui lie et qui engage, même lorsqu’il est griffonné à la craie sur une ardoise et donc aisément effaçable (« Destiny and a Blue Cloak »). Mais il devient évident ici que la lettre tue, car elle se trouve liée au destin et à la mort, idée qui façonne non seulement la diégèse de « An Indiscretion » mais aussi l’écriture de Hardy, produit d’une vision déterministe et pessimiste, écriture que l’on pourrait définir comme programmatique, impression que viennent renforcer les citations en épigraphe, citations donnant un tour d’écrou supplémentaire à la tragédie et resserrant un peu plus autour de la protagoniste l’étau, ou plutôt la toile, du texte.