« Les merveilles ont-elles permis de penser l’œuvre d’art pendant la Renaissance tardive ? » - Université de Pau et des Pays de l'Adour Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2012

« Les merveilles ont-elles permis de penser l’œuvre d’art pendant la Renaissance tardive ? »

Résumé

Delphine Trébosc, « Les merveilles ont-elles permis de penser l'oeuvre d'art pendant la Renaissance tardive ? », dans Penser l'étrangeté. L'art de la Renaissance entre bizarrerie, extravagance et singularité, ss la dir. de F. Alberti, C. Gerbron et J. Koering, Presses universitaires de Rennes, 2012, p. 113-128 La notion moderne d'oeuvre d'art telle qu'elle se stabilise au XIX e siècle résulte d'un lent processus auquel la Renaissance, perçue comme une période prémoderne, a concouru i. La culture maniériste y a contribué de manière importante, notamment en raison de la valorisation de l'émerveillement qui la caractérise ii et de son intérêt pour les mirabilia iii. Qu'elles soient créées par la nature ou fabriquées par l'homme, les merveilles entretiennent un double rapport à l'étrangeté. Par leur essence même, les merveilles relèvent de la distinction entre l'écart et la norme (en tant que choses exceptionnelles, hors du commun) et constituent des phénomènes inexplicables (en tant que choses dont on ignore les causes). Pendant la Renaissance tardive, les productions artistiques ont entretenu d'étroites affinités avec la meraviglia, ce terme italien désignant à la fois l'émotion et l'objet qui la suscite. La parenté de l'oeuvre d'art et de la meraviglia peut être observée au sein de trois champs de la culture européenne du XVI e et du début du XVII e siècle : les collections hétérogènes, la littérature encyclopédique et les écrits sur l'art. Les chambres des merveilles, collections hétérogènes princières de dimensions ambitieuses, et les cabinets de raretés ou de singularités, leurs homologues plus modestes sociologiquement et matériellement, nourrissaient le projet de recueillir des mirabilia créés par la nature ou fabriqués par l'homme, parmi lesquels figuraient des productions des arts plastiques iv. Le programme pour une chambre des merveilles idéale établi par Samuel Quicchelberg en 1565, alors qu'il était responsable des collections du duc Albert V de Bavière à la Résidence à Munich, en précise les raisons. Deux motivations distinctes sont à l'origine de la convocation des productions des arts plastiques dans la collection : elles y apparaissent soit comme représentations, c'est-à-dire en tant qu'elles représentent des mirabilia, soit comme mirabilia appartenant à la catégorie ars (au sens classique et général du terme). Samuel Quicchelberg établit, du point de vue de la réception, une différenciation entre certaines productions des arts plastiques dont la fonction est représentationnelle, et d'autres qui relèvent de la catégorie des merveilles, dont le statut ou le niveau équivaut à celui des
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hal-02168348 , version 1 (28-06-2019)

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  • HAL Id : hal-02168348 , version 1

Citer

Delphine Trébosc. « Les merveilles ont-elles permis de penser l’œuvre d’art pendant la Renaissance tardive ? ». Penser l’étrangeté. L’art de la Renaissance entre bizarrerie, extravagance et singularité, ss la dir. de F. Alberti, C. Gerbron et J. Koering, Presses universitaires de Rennes, 2012. ⟨hal-02168348⟩

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