La voix humaine dans <i>Dans l'herbe</i> : un récit sans fin - Université de Pau et des Pays de l'Adour Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2016

La voix humaine dans Dans l'herbe : un récit sans fin

Résumé

Dans l'herbe est un roman particulier dans l'oeuvre de Robert Marteau : publié en 2006, il lui vaut le prix du livre en Poitou-Charentes, un an après qu'il a reçu le Grand Prix de poésie de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre poétique. En effet cette oeuvre est riche, composée de proses comme Mont-Royal, Fleuve sans fin écrits au Canada, où il a passé une partie de sa vie, et de vers, organisés en sonnets dans les six tomes de Liturgie. Les titres de ces recueils, Liturgie, Louange, Rites et offrandes (Prix Charles Vildrac en 2003), Registres, Le Temps ordinaire, qui obtient le prix Mallarmé en 2010, Écritures publié à titre posthume sont révélateurs de la position contemplative de ces petits textes ciselés, où la nature et les oiseaux sont plus présents que les hommes. Les romans prennent une autre assise, celle de la terre, des paysans et bûcherons de son Poitou. Ainsi dans Dans l'herbe, les personnages se succèdent, comme on pourrait les rencontrer dans le village et ils vous racontent ce qui fait leur vie, par bribes, par retours, dans leur patois, où on entend sonner l'accent poitevin. Ce roman, car telle est l'étiquette générique donnée par l'éditeur, est en fait une succession de discours ; cet enchevêtrement constitue-t-il toujours un récit ? Quelle subversion des genres le discours rapporté continu introduit-il ? Nous proposons de commenter l'incipit et l'excipit du roman, pour montrer les ressorts de sa construction. Ensuite nous montrerons que le récit est conçu à partir d'une poétique du retour et de la digression, où seule la parole dicte sa loi ; le discours rapporté désamorce le romanesque. Aussi la frontière entre les genres se dissout-elle au profit de l'écoute de voix, qui relèverait davantage du poétique que du romanesque. I. L'incipit et l'excipit La première difficulté consiste à délimiter le « début du roman ». Plus précisément se pose la question de la fin (du début) Voici la première page : Les nuages n'avaient jamais été aussi beaux que cette année-là et c'était pas peu surprenant de voir le gros Léonce dans ses sempiternelles culottes de velours côtelé que retenaient des bretelles kaki délavé, oui, bel et bien se planter comme un piquet, mais qui avait deux jambes, ou deux pattes, pour mieux se tenir droit, et comme ça regarder en l'air les grands beaux édredons boursouflés aux teintures mauves, églantine, que du jaune souvent ourlait, et s'en allant devant le soleil comme une grosse fleur suspendue dans le bleu.-Que regardes-tu de même, lui fait Clotilde comme toujours accouée dans l'ombre et filant sa laine ou la tricotant.
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hal-02107637 , version 1 (23-04-2019)

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Citer

Sandrine Bédouret-Larraburu. La voix humaine dans Dans l'herbe : un récit sans fin. Le Récit sans fin. Poétique du récit non clos, 11, Classiques Garnier, pp.223-237, 2016, Théorie de la littérature, 978-2-8124-5969-6. ⟨10.15122/isbn.978-2-8124-5971-9.p.0223⟩. ⟨hal-02107637⟩

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