Quand les pratiques corporelles sollicitent les compétences langagières : Arts du cirque et enseignement du français avec des enfants allophones
Résumé
Cette contribution rend compte d'une expérience menée avec des enfants allophones tout au long d'une année scolaire. Elle permet d'interroger sur le plan didactique l'apport que peut présenter l'utilisation des pratiques corporelles dans l'appropriation langagière. L'objectif était de mettre en place un projet «cirque» et d'analyser les effets de ces pratiques corporelles sur les acquisitions langagières des apprenants. Me situant à la fois comme chercheure, doctorante et comme enseignante, je suis intervenue dans une classe d'élèves allophones nouvellement arrivés (EANA) une journée par semaine pendant 8 mois, en concertation avec l'enseignante titulaire de la classe. L'hypothèse de départ était que les arts du cirque pratiqués avec des EANA, par les émotions qu'ils mettent en jeu, et les situations de communication qu'ils développent, pouvaient être déclencheurs de prises de parole spontanées et avoir un effet positif sur la production orale des apprenants en L2. Après avoir présenté le contexte de l'expérience et des éléments du cadre théorique dans lequel s'inscrit la recherche, je développerai le projet mis en place et la démarche méthodologique. Pour illustrer mon propos, je choisirai d'exposer plus précisément les résultats de l'analyse de certaines tâches motrices spécifiques aux arts du cirque afin de montrer leur potentiel pour l'acquisition langagière de la L2.