Habitat urbain, habitat rural et usages dans le piémont occidental des Pyrénées durant la fin de l'Antiquité
Résumé
Les paysages urbains et ruraux de la fin de l’Antiquité ont longtemps été présentés sous des jours contrastés et souvent caricaturaux, aussi il est parfois malaisé de tenir la barre droite entre les visions extrêmes qui ont été développées. C’est pourtant ce que je tenterai de faire en m’intéressant d’une part aux changements qui ont été apportés, durant la fin de l’Antiquité, à l’habitat et d’autre part à ce que cela révèle de la façon dont les sociétés de cette époque ont aménagé leur espace et réglé leurs rapports sociaux.
Mon propos sera prioritairement centré sur la période qui s’étend du dernier quart du IIIe au premier quart du Ve siècle, mais il sera nécessaire de procéder à quelques rappels ponctuels concernant la période précédente pour mieux mesurer les caractères originaux de la région considérée et l’évolution qu’elle a subie dans le domaine de l’habitat privé.
Sur le plan géographique, au sein de la Novempopulanie, je m’intéresserai plus précisément au bassin de l’Adour, d’abord en raison de la cohérence géographique et culturelle particulière de cet espace. Ensuite, parce qu’il s’agit d’une zone où les relations existant entre les espaces montagnards et le piémont semblent avoir joué à plein et que l’on peut à certains égards considérer comme périphérique. Cette situation originale permet d’étudier avec intérêt la dialectique spécifique existant ici entre ces contraintes locales et les évolutions globales des sociétés antiques. A l’intérieur de cette zone, il sera surtout question des cités de Beneharnum et Iluro pour lesquelles je dispose de données de première main.
Je tenterai de définir les principales innovations repérables en matière d’habitat à la fin de l’Antiquité, pour évoquer ensuite les caractères les plus saillants des paysages urbains et ruraux dans lesquels prennent place ces évolutions.