Introduction: Quelle culture politique en héritage?
Résumé
Ce volume a une vocation première dans le cadre de l’histoire politique parlementaire depuis 1789 ; elle est à la fois humble et ambitieuse. Elle est humble parce qu’elle ne tend pas vers la recherche d’un héritage systématique et toujours délicat lorsqu’il s’agit d’une institution qui a trépassé avec la Révolution de 1789 et qui a surtout été fidèle au roi dans sa mécanique stricte de résistance. Elle est ambitieuse parce qu’elle n’entend pas résoudre l’équation qui s’évertue trop souvent à vouloir expliquer une histoire par l’échec, par des leçons à tirer ou pire par leur corollaire public : le sentiment de ne pas avoir compris son époque, et par conséquent, la faiblesse d’être une cible. Les parlements de l’Ancien Régime sont marqués du sceau des anti-Lumières, quoique l’on s’évertue à prouver historiquement le contraire, voire des contraires nuancés. Voltaire est passé par là, encore une fois, et ses lecteurs-admirateurs des siècles postérieurs ont enfoncé des portes largement ouvertes. C’est que l’historisme d’un Herder, largement perpétué par les penseurs contre-révolutionnaires, apparaît irrémédiablement attaché à la critique des cours de justice qui prétendaient être les gardiennes d’une constitution dans laquelle auraient été contenus les droits de la nation et pour lesquels seule l’Histoire était la garante. (..)